[La Villa Berliet]

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[La Villa Berliet]
droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP00943 012
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
description Adresse de prise de vue : Fondation de l'automobile Marius Berliet, 39, avenue Esquirol, Lyon 3e.
historique Toute discrète qu'elle soit dans son troisième arrondissement, entourée de hauts murs qui la dissimulent aux regards trop curieux, la fondation Berliet risque, à terme, de devenir une habituée des "Monuments historiques". Son "véhicule industriel" avait été classé en novembre 1988. Le parc, les façades, les toitures et quelques pièces de l'ancienne maison de Marius Berliet sont inscrits à l'inventaire. Le hall, le bureau, les cheminées, boiseries et vitraux de la bâtisse visent, eux, carrément le classement. Ainsi que quelques éléments du mobilier : le bureau lui-même, et des sculptures. [...] Véritable chef d'oeuvre d'art nouveau, et un de ses rares représentants à Lyon, la bâtisse occupée par la fondation est née dans les années 1910. Sous l'impulsion de l'illustre industriel lyonnais Marius Berliet. Et des fréquents voyages qu'il faisait du côté de Nancy. "Il avait vraisemblablement dû tomber en arrêt devant la maison des Cavalier, les propriétaires de Pont-à-Mousson, ses fournisseurs. En fait, il n'était pas possible d'aller à Nancy en 1908-1909 sans rencontrer ce qui était fait par l'Ecole de cette ville", explique Monique Chapelle, l'adjointe du président Paul Berliet. Le pape du camion, qui est aussi un amoureux de la nature, a donc le coup de foudre. Et l'esprit entreprenant. Exproprié de sa demeure de la rue Viala pour cause de construction de l'hôpital Edouard-Herriot, il en profite pour se faire bâtir une maison dont le décor sera digne de ce qui se voit dans l'est de la France. La commande tombe en 1911, le permis de construire est accordé dans la foulée. Les travaux durent vraisemblablement un an. Les vitraux sont datés de 1913. Ils sont signés Gruber, tandis, que la décoration est l'oeuvre de Majorelle. Le tout guidé par l'architecte Paul Bruyas. [...] Vingt-six pièces, plus de mille mètres carrés, la maison Berliet en impose. Avec son parc, ses quelques arbres, son allure magistrale. Le style est sobre, homogène, c'est du Majorelle sans fioritures. A gauche en entrant, passé un hall méritant plus qu'un coup d'oeil, le bureau du maître des lieux, la seule pièce aujourd'hui inutilisée. Le mobilier, made by l'ébéniste de Nancy, et les bronzes sont d'origine. [...] Dans le hall, un bahut qui est un des rares meubles Majorelle de la maison, à chaque porte une poignée raffinée, dans l'ancienne salle à manger du rez-de-chaussée, une cheminée tout à fait digne du classement. L'escalier qui mène au premier étage, où étaient situées chambres et salle de bain, est un véritable monument d'art nouveau. [...] La maison a compté jusqu'à huit enfants et connu pas mal de passage, tout au long de son histoire. Avec d'ailleurs des petits changements au fil des années. Lorsque Marius Berliet s'y installe, il est marié depuis deux ans environ et déjà père de famille. En 1931, alors que sa progéniture a encore augmenté, une aile est rajoutée à l'arrière du bâtiment L'ensemble revient, à la mort de l'industriel en 1949, à ses sept enfants (une des petites filles est décédée en 1912). [...] Le fondateur de la dynastie l'a occupée plus de trente ans. Sans laisser, au moment de sa disparition, aucune consigne la concernant. Dans ses notes, seules quelques indications sur la taille et les soins des arbres du parc, d'ailleurs partiellement amputé au moment de la construction de Desgenettes, dans les années quarante. La maison rejoint donc camions et usines. Elle devient un centre de formation qui accueillera des stagiaires jusqu'en 1984. Et la fondation, dès sa création, deux ans plus tôt. On lui a donné un "objectif culturel" : la sauvegarde et la valorisation du passé de la voiture lyonnaise et du camion français. Source : "Belle comme un camion" / Anne Masson in Lyon Figaro, 20 avril 1989, p.50.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 44 négatifs.

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